lundi 25 novembre 2013

1957 - Jean Prouvé - Structure Nomade

























2013 - Calder / Prouve - Galerie Gagosian Paris
























CALDER | PROUVÉ
Samedi, 8 juin–samedi, 2 novembre 2013 Vernissage: le samedi 8 juin de 18h00 à 20h00
Alexander Calder—Jean Prouvé

Gagosian Gallery Paris, en collaboration avec la Galerie Patrick Seguin.

L’invention du mobile par Calder (un terme formulé par Marcel Duchamp pour décrire ces nouvelles sculptures cinétiques), résonne à la fois avec les débuts de l’art conceptuel et du constructivisme mais aussi avec le langage des débuts de la peinture abstraite. Des éléments plats de formes abstraites, en métal et peints de couleurs primaires, ou en blanc et noir, sont suspendus en parfait équilibre à l’aide de câbles fins. Si l’énergie latente et le dynamisme des mobiles ont constitué l’intérêt principal de Calder durant sa vie, il a aussi créé d’importantes sculptures statiques que Jean Arp surnomma «stabile», afin de les distinguer de leurs pendants cinétiques en suspension. Ces œuvres sont défaites de toute impression de poids ou de solidité de la masse sculpturale, cependant elles habitent l’espace de manière tridimensionnelle, tout en demeurant linéaires, ouvertes, planes et suggestives de mouvement.

«Le sens sous-jacent de mon œuvre fut le système de l’Univers, ou en partie... Je veux dire par là que l’idée de
corps détachés flottant dans l’espace, de corps de dimensions et de densités différentes, peut-être de couleurs
et de chaleurs différentes, environnés et entrelacés de substance gazeuse, les uns immobiles tandis que d’autres
bougent suivant leur propre rythme; tous ces corps me paraissent l’origine idéale des forms.»
«Tout objet à créer impose à la base une ‘idée constructive’ rigoureusement réalisable. L’idée constructive, c’est
d’abord la compréhension d’une totalité d’un ensemble.»

Prouvé est mondialement reconnu comme l’un des designers industriels les plus influents du XXe siècle. L’envergure de son œuvre a fortement touché la conscience collective grâce à un design élégant et audacieux et à une économie de moyens. Professeur passionné, ingénieur et artisan, ainsi qu’architecte et designer autodidacte, sa carrière s’est étendue sur plus de soixante ans. Durant ces années il a développé et produit du mobilier d’habitat, de bureaux et de classes d’écoles mais aussi des maisons préfabriquées, des éléments de construction et des façades d‘architecture dans les Ateliers Jean Prouvé et dans son usine à Maxéville. En combinant recherche, développement de prototypes et production, il fut un pionnier dans l’établissement de constructions industrielles mécanisées, différant de la pratique artisanale.

Calder et Prouvé se sont rencontrés au début des années 1950. Ils ont eu une correspondance régulière entre les voyages fréquents de Calder à Paris, durant laquelle ils échangèrent leurs idées sur l’architecture et la sculpture. En 1958, Calder et Prouvé ont collaboré à la construction de la base en acier de l’œuvre La Spirale, un mobile monumental construit pour le site de l’Unesco à Paris. Plus tard, Calder donna deux mobiles à Prouvé ainsi qu’une gouache dédicacée.

“Calder I Prouvé,” l’exposition installée dans le grand espace de Gagosian Gallery au Bourget, évoque les comparaisons dans leur production—à la fois vaste et expressive: le recours à de nouvelles technologies dont les deux amis et collaborateurs ont fait preuve dans leurs pratiques parallèles en tant qu’artiste et designer. Les mobiles de Calder—Rouge triomphant (1963), Pods and Shoots (1966), et Les trois barres (1970) sont deparfaites études de la forme et de la couleur cinétique abstraite, tandis que Stabile (1975), une sculpture imposante en tôle boulonnée—démontre la maitrise des principes de gravité avec ses arcs en acier lourds portés miraculeusement par seulement quelques points de contact avec le sol. Les lignes fortes et caractéristiques de Prouvé sont visibles dans ses projets architecturaux et dans son mobilier, ainsi que le démontrent Pavillon démontable (1944), Potence (1950), Table Flavigny n°504 (1951), Brise-soleil en aluminium (1957), et Station essence Total (1969), tandis que la géométrie enjouée et la lumineuse couleur bleue turquoise de la Chaise Métropole n°305 (1953) fait écho aux sensibilités les plus fantaisistes de Calder. Ces œuvres témoignent de l’échange fructueux de ces deux géants du modernisme dans ses aspirations les plus utopiques.

Alexander Calder est né en Pennsylvanie en 1898. Il a étudié au Stevens Institute of Technology and Art Students League. Il est mort à New York City en 1976. On retrouve ses oeuvres dans des collections publiques et privées à travers le monde: le Whitney Museum of American Art, New York; le Museum of Modern Art, New York; le Centre Georges Pompidou, Paris; et la National Gallery of Art, Washington, D.C. Les commandes publiques de Calder sont visibles dans le monde entier et son travail a fait l’objet de centaines d’expositions dans des musées, parmi lesquels: “Alexander Calder: 1898–1976,” National Gallery of Art, Washington, D.C. (1998, puis au San Francisco Museum of Modern Art); “Calder: Gravity and Grace,” Guggenheim Museum, Bilbao (2003, puis au Reina Sofia, Madrid); “The Surreal Calder,” The Menil Collection, Houston (2005, puis au San Francisco Museum of Modern Art et le Minneapolis Institute of Arts en 2006); “Calder Jewelry,” Norton Museum of Art, West Palm Beach (2008, exposition itinérante au Philadelphia Museum, Metropolitan Museum, New York, Irish Museum of Modern Art, Dublin; San Diego Museum of Art, et le Grand Rapids Art Museum); “Alexander Calder: The Paris Years, 1926–1933,” Whitney Museum of American Art, New York (2008, puis exposée au Centre Pompidou, Paris et à l’Art Gallery of Ontario, Toronto); “Calder: Sculptor of Air,” Palazzo delle Esposizioni, Rome (2009–10); “Alexander Calder: A Balancing Act,” Seattle Art Museum (2009–10); “Alexander Calder and Contemporary Art,” Museum of Contemporary Art, Chicago (2010, exposition itinérante à l’Orange County Museum of Art, Newport Beach, CA; le Nasher Sculpture Center, Dallas; et le Nasher Museum of Art à la Duke University, Durham, NC); “Calder’s Portraits: A New Language,” National Portrait Gallery, Washington, D.C. (2011); et “Calder,” Leeum, Samsung Museum of Art, Seoul, (à partir de Juillet 2013). La “Calder Gallery II” est exposée à la Fondation Beyeler, Riehen, en Suisse jusqu’en juin 2014.

Jean Prouvé est né à Nancy, en France en 1901. Il y est mort en 1984. Son travail fait partie de collections publiques et privées à travers le monde parmi lesquelles celle du Centre Pompidou, Paris et du Museum of Modern Art, New York. Parmi les expositions majeurs, on peut compter: “Jean Prouvé: Constructeur, 1901– 1984,” Centre Pompidou, Paris (1990–91); “Jean Prouvé: Three Nomadic Structures,” Pacific Design Center, Museum of Contemporary Art, Los Angeles (2005); “Jean Prouvé: A Tropical House,” Hammer Museum, Los Angeles (2006); “Jean Prouvé: The Poetics of the Technical Object,” Vitra Design Museum, Weil am Rhein, Allemagne (2006–07, exposée ensuite au Kamakura Museum of Modern Art; Design Museum, London; et le une multi-exposition, multi-venue tribute at Musée des beaux-arts, Nancy, France (2012). L’exposition “A Passion for Jean Prouvé: From Furniture to Architecture” est
montrée à la Pinacoteca Agnelli, à Turin jusqu’en septembre 2013.

1948 - Jean Prouve - Maison Ferembal
































JEAN PROUVE 
MAISON FEREMBAL, 1948

Le bâtiment abritant les bureaux de l’usine Ferembal à Nancy, est construit par les Ateliers Jean Prouvé en 1948. L’ossature en tôle pliée est constituée de 5 portiques axiaux fixés sur une structure de plancher métallique en acier embouti, et reliés par des poutres faîtières qui supportent les pannes et bacs de toiture en aluminium. En façades, les panneaux préfabriqués double-face en bois qui s’y encastrent sont interchangeables, comme le jardin d’hiver et les cloisons intérieures. Pierre Bindschedler qui dirigeait la société Ferembal, avait appartenu après la guerre à l’équipe du gouvernement français en Sarre et à ce titre avait épaulé Jean Prouvé dans son projet de s’inscrire dans la production en grande série de logements et d’équipements, grâce à la fabrication industrialisée des éléments en acier de ce système constructif à portiques. Pourtant, trop en avance sur son temps, Prouvé n’en réalisera que quelques prototypes. Cet exemple significatif, sauvegardé de la destruction du site Ferembal en 1983, permet une fois de plus d’en apprécier les qualités techniques et fonctionnelles, ainsi que ses capacités d’adaptation.
A la demande de la galerie Patrick Seguin, c’est à une véritable « adaptation» du bâtiment de Prouvé que s’est livré l’architecte Jean Nouvel, démontrant ainsi toute l’actualité du procédé. La construction métallique, originellement en étage et posée sur un socle maçonné, est adaptée à une nouvelle configuration de pavillon de plain-pied. Utilisant des moyens techniques d’aujourd’hui, Jean Nouvel révèle et exploite son caractère mobile en systématisant la logique modulaire de la structure (plots constitués de plaques empilables en Ductal, sol constitué de dalles démontables…) ; la conception d’un nouvel escalier (en réponse à la nouvelle hauteur du bâtiment) s’inscrit dans la logique constructive
primaire de Prouvé.

http://www.patrickseguin.com/fr/designers/jean-prouve/architecture/ferembal.php